Avec les seize pièces de Je reviens, l’auteur-compositeur chrétien propose des chants liturgiques renouvelés, inspirés de sa propre expérience, et accessibles pour les communautés catholiques.

Il s’agit d’un deuxième album pour Pascal Gauthier, 39 ans, malentendant de naissance. Les 1000 exemplaires de son premier, lancé il y a dix ans, sont pratiquement épuisés. Mais cette fois, le musicien autodidacte double la mise et espère écouler les 2000 copies de Je reviens.

«J’ai fait un acte de foi, dit-il tout sourire. C’est meilleur, il y a plus de collaborateurs et je vais me présenter à plusieurs endroits pour me promouvoir. Je fais confiance à Dieu là-dedans.»

Le lancement coïncide avec la fin de son baccalauréat en théologie à l’Université Laval, à Québec. Il marque aussi un nouveau départ pour Pascal Gauthier, que le parcours professionnel a mené à travailler, entre autres, sur des chantiers de construction, dans la réserve faunique de Rimouski, ou à la paroisse Sacré-Cœur d’Ottawa.

«J’ai fait un virage théologique. Je trouvais que la pastorale était ma place, surtout auprès des jeunes», confie celui qui affirme avoir vécu une conversion en 2004.

«J’ai crié vers Dieu. Il m’a répondu, pendant une retraite à Cacouna. Il y a eu une guérison intérieure avec le temps. Ça n’a pas été instantané, mais il y a vraiment eu un déclic. Dans mon cœur, ça a vraiment fait: ‘oui, c’est vrai Jésus’. Pour moi, c’était évident», explique-t-il.

«J’avais commencé à faire de la musique, mais ça a débloqué après cet événement-là. En un an, j’ai composé 15-20 chansons. Je suis rendu à 150, je ne les compte plus! Ça me poussait. J’ai commencé avec le prologue de saint Jean. Je ne me suis pas dit: il faut que je compose une chanson. Mais ça a sorti, comme un souffle. J’ai pris des thèmes chrétiens et ça a débloqué. J’ai évolué, ma musique s’est raffinée un peu.»

Puis, Pascal Gauthier s’est fait remarquer.

D’abord par les Éditions Novalis, qui lui ont commandé des compositions et qui vendent aujourd’hui ses partitions en plus de les mettre en valeur dans le Prions en Église, le populaire livret de messe catholique distribué à travers le pays. Mais aussi par Robert Lebel, le nom le plus connu de la musique catholique au Québec. Le prêtre chanteur lui apporte son aide et l’encourage. Pascal se dit inspiré par l’humilité du prêtre.

«L’humilité, c’est important. Surtout dans la chanson. Car c’est facile de s’enfler la tête et de dire ‘c’est moi qui ai fait ça’. Ce n’est pas moi qui ai fait ça, c’est le Seigneur, qui a fait son œuvre en moi», dit Pascal Gauthier.

Le style folk des compositions de Je reviens a accroché le public lors du lancement de samedi soir qui avait lieu chez les Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier. Plusieurs entendaient jouer et chanter Pascal pour la première fois. Certains morceaux, dont l’Ave Maria, ont été accueillis avec émotion.

«L’Ave Maria. J’en suis fier, mais je suis reconnaissant de l’avoir reçu. J’aime Marie. Pour moi, c’est ma mère », confie-t-il.

Plusieurs de ses compositions étaient chantées par Nadine Dubé, sa copine. Les deux se fréquentent depuis quelques mois. Pour Pascal, c’est désormais elle – et non plus la musique – qui occupe la première place.

Un autre guitariste, rencontré il y a quelques années lors du défunt Festival musical Dina-Bélanger, accompagnait Pascal sur scène. Donald Gagnon a déjà été en nomination au gala de l’Adisq.

Leur présence était pour Pascal le signe d’un solide appui reçu dans la réalisation de son album et de son lancement. Il se réjouit de voir que de nouveaux artistes comme lui travaillent à renouveler le chant religieux chrétien au Québec.

«Je pense qu’il va y avoir un petit renouveau. Nous sommes plusieurs. Il y a des gens qui ont le feu sacré, et je pense que j’ai le feu sacré! La musique est le meilleur médium pour propager la joie», lance-t-il.

L’album et disponible en version CD et sur iTunes.